L'aveu

Publié le par lilit

    Elle prit un verre de sur l’étagère et la bouteille de vin, un St Emillion 93, qu’elle avait pris la peine d’ouvrir un quart d’heure avant. Elle se servit, puis s’assit dans le fauteuil près de la fenêtre. De sa main tremblante elle prit le cigare qu’elle avait préparé spécialement pour l’occasion, le porta à sa bouche et l’alluma. Elle prit une grande bouffée et regarda avec intérêt la fumée sortir de sa bouche comme si c’était la première fois qu’elle en fumait. Elle le savait, elle allait apprécier chaque instant de cette soirée. Elle regarda par la fenêtre et vit un jeune couple s’enlacer; elle sourit repensant à ces années passées ; cette année où elle eue le coup de foudre, le seul, celui pour qui elle aurait tout donné même sa vie, sa vie qu’elle trouvait si ennuyante à présent et qui s’était illuminée au contact de cet homme. Cet homme  qu’elle a aimé toute sa vie, le seul qu’elle ai vraiment aimé. Si au moins elle avait pu le lui dire, si au moins il avait compris, si lui l’avait aimé de la même façon.

   Toute sa vie à rechercher cette sensation de liberté, de féminité qu’elle éprouvait à son contact, à revire les moments où ils étaient ensemble, à poursuivre les même émois qu’elle avait pu ressentir avec lui. Elle n’a jamais trouvé et aujourd’hui c’était trop tard, mais avant elle voulait le lui dire, elle voulait qu’il sache. 

   Elle décrocha son téléphone, composa le numéro qu’elle s’était procurée par un ami et attendit. Elle n’était pas anxieuse, elle ne risquait plus rien, elle devait le lui dire pour être en paix.

Un homme décrocha :

_ Oui ?

_ Bonsoir. 

_ Bonsoir.

_ C’est moi.

_ …

_ Tu te souviens.

_ Je me souviens très bien, ça fait longtemps…

_ Trop longtemps.

_ Comment tu vas ?

_ Ca va, ce soir ça va. Mais il vaut mieux que je te dise pourquoi je te téléphone, avant que l’on rentre dans une discussion qui n’en finirait plus, en un coup de fil on ne peut pas se raconter tout le temps qui s’est écoulé.

_ Mais…

_ Voilà, je voulais juste te dire que je n’ai jamais cessé de penser à toi, pas un seul jour n’est passé sans qu’il me rappelle le temps où j’étais avec toi.

Je t’ai aimé toute ma vie et s’il existe quelque chose après, alors je continuerai de t’aimer.

Je ne te demande rien, je ne veux surtout pas te mettre mal à l’aise, je voulais simplement te le dire avant de partir. Je ne veux pas savoir ce que tu en penses pour ne pas regretter quoi que ce soit. Alors je vais raccrocher. Prends soin de toi, je t’aime.

     Elle ne le laissa pas parler, elle raccrocha et finit son verre. Elle s’installa bien au fond du fauteuil, ferma les yeux. Elle eue une petite inspiration, son cœur s’arrêta de battre.

L’horloge sonna minuit et demie, elle venait de fêter ces quatre vingt ans.

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<br /> Hé bien dit donc..n'attends pas si longtemps appelle le bougre..80 balais, imagine s’il pense aussi à toi et qu'il t'appelle à tes 79ans ^^<br /> Je t'embrasse cœur blessé.. que tu puisses trouve le ciment éternel qui apaisera ton cœur...<br /> <br /> Et quand tu veux, tu reprends ici aussi...<br /> <br /> <br />
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